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28 février 2008

Introspection


Introspection

- Tu aurais l’heure s’il te plait ?

- Non, désolé, je n’ai pas mon portable sur moi.

- Je m’en fous de ton portable. C’est l’heure que je veux.

- Oui, mais je n’ai que mon portable pour lire l’heure. Et je l’ai oublié en partant.

- Et tu n’as pas du tout de montre ?

- Bah non puisque j’ai mon portable. Quoique attend… non, désolé, normalement j’ai l’heure sur mon Ipod mais il est déchargé.

- Tu as fini de me déballer toute ta technologie ?

- C’est tellement beau.

- Oui enfin bon, si t’es même pas capable de me donner l’heure avec tout ça…

- Aujourd’hui non, mais d’habitude je pourrai même te donner le bulletin météo pour nourrir tes discussions enflammées !

- Oh ! Mollo, hein ! Et puis je m’en fous de d’habitude! C’est maintenant que je veux l’heure et rien d’autre !

- Dis donc, tu commence à me courir sérieusement sur le haricot, toi.

- 

- J’ai pas l’heure, c’est tout !

- Hou ! Sapristoche ! Tu me cours sur le haricot ! Niak niak…

- Pourquoi tu déformes toujours ce que je dis !

- Tu nies le haricot ?

- Je nie le sapristoche. Et puis d’où tu sors ce mot, il existe même pas !

- Pff ! De toute manière tu sers à rien !

- C’est bizarre, je me disais la même chose !

J’arrête ici le dialogue, de toute façon nous ne saurons pas l’heure. L’histoire se terminera dans les larmes, les cris, le sang… simple dispute amicale en somme.

Mais l’important n’est pas là ! Ce dialogue n’aurai aucune utilité s’il ne se cantonnait pas à la simple dispute. C’est à ce moment que chaque détail compte : surtout les détails. Oui, on pourrait penser que les points de suspensions après la réplique sur la course d’ haricots sont justes dus au choc après une expression aussi nul. Ou alors ça aurait également pu être un moyen détourné d’aérer le texte. Que nenni ! Tout cela serait d’un manque d’imagination !

Ce silence est en réalité une porte ouverte vers l’esprit du personnage. Et dans ce cas, tout est envisageable. Je propose donc de mettre tout le reste de coté pour plonger dans ce silence et découvrir les marasmes de la pensée de mon personnage.

**********

Au départ tout est floue. On ne distingue pas grand chose. Juste une vague lueur jaunâtre. Puis l’image se précise : cette lueur éclaire deux personnes, l’une est assise, l’autre se tient debout en face. Il semble que la scène se déroule dans une cave mais je n’en suis pas bien sûr. La personne assise est un homme, d’âge moyen, l’air fatigué. Il n’a pas l’air d’être assis pour le plaisir mais plutôt d’être solidement attaché à la chaise. Celui qui lui fait face tient un cigare à la main… mais chut ! Il parle :

- Vous êtes quelqu’un d’exceptionnel Monsieur Yamamoto ( par soucis d’anonymat le nom a été changé).

- Trop aimable.

- Si je vous assure. C’est d’ailleurs grâce à ce caractère exceptionnel que vous avez pu acquérir un bien précieux…un bien que je convoite !

- Je… je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Ne faites pas l’innocent Monsieur Yamamoto. Je n’aime pas que l’on se paie ma tête.

- 

- Vous allez gentiment répondre à ma question et je vous promet que vous serez libéré sur le champ.

- Avec une balle dans la tête, c’est ça !

- Cela abrègerai beaucoup de souffrances inutiles… Alors je ne vous le demanderai qu’une seule fois : quelle heure est-il ?

- (crache)

- Bien, bien. Je serai donc contraint d’utiliser des méthodes beaucoup moins orthodoxes.

- Vous n’arriverez à rien. Je suis prêt à mourir !

- Vous m’en voyez ravis. Mais avant, j’aimerai vous faire écouter quelque chose. Histoire de rendre votre fin plus intéressante.

- Vous comptez me faire craquer avec de la musique ?

- Excusez-moi, je viens de mettre des bouchons dans les oreilles et je n’ai pas entendu ce que vous veniez de dire.

- C’est bête. Je venais juste de vous donner l’heure.

- HA ! HA ! HA !

- hahaha…

- Vous êtes très drôle Monsieur Yamamoto. Mais ne vous inquiétez pas, je sais lire sur les lèvres.

- A quelle sentence auditive ai-je droit pour que vous vous bouchiez les oreilles ?

- Je vous laisse découvrir.

 - Clic-

Je vais vite, je m’entraîne
A ne pas perdre une seconde,
Je vais vite mais je freine,
Quand je vois que tu tombes,
Je vais vite,
Car je sais, que le chemin est long
Je vais vite,
Tout mes mots, dépassent le mur du son…

 -Clic-

- Je vois que vous n’êtes pas très à l’aise.

- Mmff… non tout va bien… j’ai toujours adoré Lorie.

- C’est vrai ? Fantastique ! J’ai justement son Best of trois CDs avec moi.

- NON ! Je vous assure c’est inutile !

- Si, si ! Ca ma fait plaisir.

-Clic-

-Tracks1 : Latino

-Tracks2 : Positive attitude

-Tracks3 : A 20 ans

-Tracks4 : Ta meilleur amie

- STOP ! STOP ! Par pitié je n’en peux plus !

[ « Je serai làààààà toujours pour twaaaaaaa »]

- VOUS POUVEZ ARRÊTER CE MASSACRE ! Dites moi seulement ce que je veux savoir !

[« Car je serai : ta meilleur amie »]

- Tout ce que vous voudrez mais par pitié arrêtez moi cette horreur !

 -Clic-

- Alors ?

- Mes oreiiiiiilles…mes oreiiiiilles…

- (Le prenant par le col) Quel heure il est ! DITES MOI L’HEURE !

-  haricot…(Couic)

- (Le lâchant) Tout est perdu… il est mort… mais quel est cette parole étrange… Ah oui ! C’est l’autre abrutis qui me parlait. Vite reprenons conscience.

**********

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Commentaires
C
J'ambitionne de t'empreinter un de tes textes pour une folle aventure estivales, j'allais le faire sans demander ta permission bien entendu, je crois que ça va être celui lui ci il est vraiment bien ce dialogue ...
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